CONTRIBUER À L’ÉLABORATION DE STRATÉGIES AMBITIEUSES ET RÉALISTES POUR LES QUARTIERS.
Depuis son origine, la politique de la ville a abordé la question du développement économique des quartiers. Mais force est de constater que pendant longtemps, elle lui a donné une acception trop restrictive : elle recouvrait le plus sou- vent, au mieux, la question de l’insertion par l’emploi ; le dispositif des zones franches urbaines, était traité de façon distincte, en parallèle des autres interventions de la politique de la ville.
Depuis sa réforme en profondeur en 2014, la politique de la ville porte l’ambition d’une dé- marche intégrée dans le cadre des contrats de ville. Le développement économique est conçu en relation avec les autres interventions de la politique de la ville, en matière de renouvellement urbain et de cadre de vie, mais aussi de cohésion sociale. Un quartier qui se rénove améliore son attractivité et devient un territoire d’opportunités économiques. Des habitants mieux formés augmentent leurs chances de trouver un emploi.
Dans les quartiers populaires en effet, où l’on rencontre davantage qu’ailleurs le chômage, l’inactivité et les difficultés d’accès à l’embauche, l’en- jeu économique des contrats de ville revêt une dimension stratégique. Le développement économique doit y être pensé pour et avec les habitants, en levant les freins existants, en contribuant à la valorisation des ressources locales, en mobilisant enfin l’ensemble des services publics concernés, les services de l’Etat comme les services économiques des agglomérations.
Depuis 2013, divers outils et moyens ont été créés ou mobilisés à l’initiative de l’Etat pour soutenir la revitalisation économique des quartiers prioritaires, dans le cadre de dispositions fiscales spécifiques (territoires entrepreneurs et mesure en faveur du commerce), via les programmes d’investissement d’avenir gérés par l’Agence nationale de la rénovation urbaine(ANRU) et la Caisse des dépôts (CDC), ou plus récemment, avec la création de l’agence France entrepreneur et le lancement de la Grande école du numérique. Les instruments financiers, ainsi que les outils d’ingénierie et de formation, existent : il faut désormais les mobiliser dans le cadre de projets locaux de développement économique cohérents et adaptés.
De la même manière, les projets de renouvellement urbain en cours d’élaboration doivent prendre en compte, dès leur origine, la question du développement économique, en intégrant notamment les enjeux de requalification des appareils commerciaux, d’appui à la création d’activité et à l’implantation d’entreprises, ou encore de programmation des transports.
Deux approches doivent finalement être com- binées dans le cadre des contrats de ville conclus à l’échelle intercommunale: tirer parti pour le quartier des actions de développement engagées au niveau de l’agglomération et valoriser le potentiel spécifique du quartier, afin qu’il participe au développement de l’agglomération.
Le présent mémento des travaux conduits avec le réseau des partenaires du CGET, Amadeus et la Caisse des dépôts, nous invite à partager l’état de nos réflexions communes. Je souhaite qu’il puisse contribuer à l’élaboration de stratégies, à la fois ambitieuses et réalistes, par les acteurs engagés dans le développement économique des quartiers.
Sébastien JALLET
Commissaire général délégué à l’égalité des territoires
Directeur de la ville et de la cohésion urbaine